Histoire : Dernière période de la préhistoire, le Néolithique est une époque clé pour l’histoire de l’humanité. Elle se situe environ entre 5800 et 2500 avant notre ère. Premiers villages, cultures des céréales, élevage : les innovations néolithiques ont marqué un tournant dans les modes de vie.
Il y a donc des milliers d’années que l’Homme, lors de sa sédentarisation, a commencé à vouloir dominer la Nature en inventant notamment l’agriculture et l’élevage.
C’est à cette époque également qu’a commencé la socialisation de l’accouchement par conditionnement culturel, pour arriver aujourd’hui à une domination et un contrôle absolu d’un processus pourtant réflexe !
Nos sociétés actuelles se sont persuadées que la femme n’a pas la capacité d’accoucher par elle-même, et que l’on a besoin d’une tierce personne en dehors de la mère et du bébé, les seuls acteurs indispensables à l’accouchement !
On comprend donc que la façon d’accoucher proposée aujourd’hui aux femmes s’est beaucoup éloignée de ce tableau, et que dans ce contexte, il y a très peu de chance pour qu’une femme parvienne à accoucher par elle-même…
J’ai trouvé son propos très intéressant, mais j’ai moins aimé sa forme, c’est-à-dire cette alternance entre passages théoriques et témoignages.
J’ai beaucoup aimé les idées véhiculées et particulièrement le passage qui donne aux pratiques standard à l’hôpital des alternatives tout à fait convaincantes.
L’obstétrique « transforme le normal en pathologique par peur et besoin de contrôler ce qui est et devrait demeurer libre et sauvage ». Lire la suite
Les photos de naissance m’ont rappelé celles prises lors des naissances de mes propres enfants.
Les récits contenus dans la deuxième partie montrent à quel point la naissance est un événement puissant (normal et naturel de la vie) qui laisse non seulement des souvenirs, mais affecte notre perception de notre corps et de nos capacités. Véritable empreinte dans notre mémoire, la naissance y laisse des marques profondes pour toute notre vie.
Les annexes m’ont fait découvrir Les dix conditions de l’initiative amis des femmes qui enfantent, L’initiative internationale pour la naissance Mère-Enfant, Les caractéristiques d’un bon suivi de la maternité (dont les six pratiques Lamaze pour une naissance saine), une Webographie et une Bibliographie fort intéressantes.
Les propos avec lesquels je ne suis pas d’accord :
Il n’y a rien qui aille à l’encontre de mes convictions les plus profondes. Je ne connaissais de loin pas l’ensemble du propos, mais tout ce que j’ai appris au cours de cette lecture m’est apparu comme allant de soi.
Ce que je retiens :
Ce que je retiens d’essentiel, c’est ce qui se dégage des nombreux témoignages, à savoir :
– Le corps sait, il a la capacité à donner naissance, il est conçu pour cela.La femme doit accepter la puissance du moment pour laisser son corps faire son travail.
« La naissance, si on la laisse se dérouler tranquillement, est le processus naturel et beau qui consiste à amener la vie dans ce monde d’une manière tout à fait douce, paisible et passionnée ».
– Il vaut la peine de défendre son projet de naissance, et de ne pas se contenter de livrer son corps à la médecine sans se poser de questions, quitte à ce que le personnel hospitalier soit mécontent. Il faut oser refuser, enfreindre les règles pour « garder le contrôle de son corps » et vivre la naissance souhaitée. Et « c’est un défi de préserver un état d’esprit paisible, intérieur, de ne pas prêter attention aux bip bip mécaniques, au bourdonnement des néons, aux étrangers qui entrent précipitamment dans la pièce, mais de se concentrer avec le sourire sur son bébé et sur soi-même ».
Il faut savoir lutter contre le mythe qui veut qu’ « en travail, on ne mange pas, contre celui qui veut que nous devions être reconnaissantes d’être droguées et même inconscientes lors de l’expérience la plus stupéfiante et significative de notre vie ».
« Travailler avec la gravité et suivre le corps est plus sûr et efficace que de laisser les autres vous dire comment accoucher ».
Mais pour y parvenir, il est essentiel d’être informée et préparée à défendre ses droits. Il faut beaucoup de détermination pour « prendre soi-même les décisions, mais cela permet aussi d’en accepter les conséquences et de se sentir renforcée ».
Mon rôle de doula consistera à faire tout ce que je peux pour permettre à toutes les femmes de vivre une naissance aussi naturelle que possible, afin qu’elles « soient fières d’avoir tenu un rôle si actif dans la naissance de leurs enfants ».
Résumé :
Introduction :
Dans les années 1970, on accouchait à l’hôpital, en faisant face à de nombreuses entraves, souvent contre nature. Il fallait ensuite « réparer les dégâts ». L’allaitement, et l’attachement qu’il crée, pouvait être aidant.
De ce terreau fertile est né le mouvement pour une naissance naturelle.
Première étape : Etudiez la naissance
La physiologie de la naissance mène tout naturellement à l’extase. Mais le chemin que l’on parcourt (grossesse, naissance) est tout aussi important que le lieu où l’on arrive (tenir son bébé dans les bras).
Les angoisses ne sont qu’un gaspillage d’énergie injustifié. Mieux vaut apprendre la déconnexion. La femme devrait laisser le travail s’emparer d’elle et laisser faire l’intuition, faire confiance à la fréquence thêta, faire taire la peur qui ferme les portes de l’extase et augmente la douleur, éviter tout ce qui interfère avec la production d’ocytocine, comme la prise de synto, la péridurale, mais aussi la peur, le stress, l’inquiétude, qui font sécréter de l’adrénaline, ce qui engendre un ralentissement ou une interruption du travail.
Quand une femme se sent en sécurité, elle va sécréter de l’ocytocine, ce qui est positif dans le phénomène de l’accouchement. Quand sa sécurité est en cause, par exemple parce qu’elle se sent observée par le personnel médical, par la technologie ou par elle-même, elle passe alors en ondes bêta.
D’où l’importance de l’intimité.
Pendant le pré-travail (effacement du col), la femme devrait s’alimenter, se reposer et se mobiliser en vue du « marathon ».
Il faut considérer « le faux-travail » comme un travail d’échauffement, une préparation en vue de la naissance : l’étirement du segment inférieur de l’utérus permet au bébé de descendre dans une position idéale pour le travail.
Quand le travail commence, il est essentiel de ne pas vouloir que quelque chose se passe. Il s’agit juste de s’appuyer sur sa propre puissance et sa spontanéité. La femme peut faire monter le taux d’ocytocine en se relaxant, en lâchant-prise, en s’abandonnant.
S’abandonner à la douleur plutôt que de vouloir s’en dégager, et donc laisser à son corps la possibilité de fonctionner spontanément (Loi du sphincter !).
Pour « planter le décor », on peut mettre en pratique la formule des 3R (relaxation, rythme, rituel).
Vers 7-8 cm de dilatation survient une phase de transition. On peut encourager la mère à adopter une position verticale pour passer ce cap, encourager le père à être complètement avec la mère et le bébé, fusionnant avec eux le plus possible.
Au moment où le mère s’abandonne au cours des choses, le bébé naît.
Il est important de laisser le cordon intact aussi longtemps qu’il bat, car il continue de fournir du sang et de l’oxygène et permet une transition douce vers la respiration.
Deuxième étape : Evaluez les options
Tout futur parent doit choisir son lieu de naissance. Pour vivre une naissance naturelle, une femme a besoin de confort et de soutien et donc de détente et de sécurité. Le moins de gestes médicaux devraient être posés pendant le travail, sans remettre en cause la sécurité. Il va donc de soi qu’une naissance hors structure hospitalière, à domicile ou en maison de naissance, s’impose. Elle garantit autonomie, respect, dignité, sécurité intimité et liberté. Elle encourage le pouvoir à donner la vie. Ce qui est le mieux pour la mère va de pair avec ce qui est le mieux pour le bébé.
« Si vous voulez une naissance naturelle, restez chez vous. Si vous voulez une naissance obstétricale, allez à l’hôpital ».
Les futurs parents doivent aussi se poser la question de la pertinence des analyses prénatales, des pratiques standard lors de l’accouchement à l’hôpital ainsi que des examens néonataux.
Des pratiques telles que l’interdiction de manger et de boire, la péridurale, le monitoring fœtal en continu, les examens internes pendant le travail, la rupture artificielle des membranes, le déclenchement, … ne sont que rarement adéquates et engendrent souvent des interventions en cascade. Elles peuvent aisément être remplacées par des alternatives naturelles.
L’interdiction de manger et de boire existe pour le cas d’une anesthésie générale et amène souvent une détresse fœtale qui mène à la césarienne et au besoin de pratiquer une anesthésie !
La péridurale abaisse la pression artérielle maternelle, ce qui peut occasionner une détresse fœtale et nécessiter une césarienne.
Le monitoring en continu se pratique pour garder une trace écrite en cas de poursuites. Il engendre une perte de mobilité de la mère et son corollaire d’effets négatifs. Il peut aisément être remplacé par le stéthoscope obstétrical, un appareil d’écoute manuel.
Les examens internes pendant le travail ne se justifient qu’en cas de dystocie (mauvaise présentation). Ils sont pratiqués par rapport à une norme de progression de la dilatation (1cm/2h pour les primipares et 1cm/h pour les multipares). Ils accroissent le risque d’infection utérine et fœtale, et repoussent les énergies vers le haut.
La rupture artificielle des membranes est pratiquée, car elle permet de vérifier la présence de méconium. Mais elle peut amener une compression et induire le problème ! L’alternative consisterait à contrôler le rythme cardiaque fœtal par intermittences pour s’assurer de l’état de bébé. Une rupture artificielle des membranes permet aussi de mettre en place un cathéter mesurant la pression interne dans l’utérus et d’accélérer le travail. Mais une fois la poche rompue, le bébé a plus de difficulté pour bouger. Un tel acte ne devrait être posé que si les membranes gonflées font obstacle à la dernière partie de la dilatation.
La césarienne est devenue la réponse à presque tous les « problèmes » de travail. Pourtant, des alternatives comme la pelvimétrie (évaluation de la taille du bassin) ou la palpation (évaluation par le toucher de la position et de la taille du bébé) existent, mais ne font plus partie des compétences techniques d’aujourd’hui.
Finalement, le déclenchement induit l’usage d’ocytocine. Les contractions sont alors plus douloureuses et amènent la péridurale, qui elle peut conduire à la césarienne. Là aussi, des alternatives existent : l’acupuncture, les herbes médicinales, l’huile de ricin, l’activité sexuelle ou la stimulation des mamelons peuvent conduire à un déclenchement naturel.
Mais « le fruit tombe de l’arbre quand il est mûr et chacun prend plus ou moins de temps pour mûrir. De même, le bébé vient au monde quand il est prêt ».
Pendant la grossesse, il est impératif de décider du lieu de naissance et de l’identité des personnes pour l’assister. La femme peut choisir une doula pour l’accompagner à l’hôpital. Son rôle est d’apporter confort physique et soutien émotionnel, d’appuyer le processus de la naissance et de protéger les frontières émotionnelles et physiques du couple en favorisant le respect de leurs désirs.
Une autre option consiste à choisir l’accouchement non assisté.
Troisième étape : Soyez en forme
Une femme enceinte a tout intérêt à veiller à sa santé physique, c’est-à-dire à avoir une bonne alimentation, à prendre du repos, à faire de l’exercice et à réduire son stress au maximum. Elle devrait également prendre soin de son bien-être émotionnel en développant une attitude positive, de bonnes compétences en communication et une bonne capacité à faire face, une sexualité saine, une haute estime de soi et sa créativité. Globalement, prendre soin de soi est le fondement de l’auto-détermination. S’impliquer nécessite d’être pleinement dans le moment présent. Il s’agit de se préparer intellectuellement, de se préparer au maternage, et de considérer la naissance comme un événement social.
Quatrième étape : Soyez éclatante de sexualité
Autrement dit, c’est être en possession de sa sexualité dans toute son ampleur.
La grossesse physiologique amène des changements hormonaux et physiques. C’est la période idéale pour se faire plaisir, être ritualiste et vivre une expérience sensorielle maximale, y compris au moment de la naissance.
Celle-ci s’apparente en effet à l’acte sexuel, peut donc être orgasmique, et s’inscrit comme le continuum de la vie de la femme. L’enfantement permet de découvrir sa propre puissance, c’est un « rendez-vous avec la vie ».
Cinquième étape : Attendez-vous à l’inattendu
Il faut du courage et de l’intuition pour traverser ce grand stress mental, émotionnel et physique qu’est la naissance. Elle constitue un jalon physiologique et spirituel clé dans la vie d’une femme. Comme le moment des premières règles ou de la ménopause, la naissance est marquée par des bouleversements hormonaux et un haut degré d’instabilité émotionnelle. A ces trois occasions (les Mystères du Sang), la femme retourne naturellement à l’état sauvage.
Le stress se développe quand on veut éviter la souffrance émotionnelle. Avant l’accouchement, la femme peut définir sa réaction de base face à la douleur grâce à l’exercice du glaçon. Il faut penser à cultiver tout ce qui augmente le bien-être afin de diminuer la perception de la douleur. Echanger dans un cercle de femmes (tentes rouges) permet aussi de se préparer. Envisager tout ce que l’on ne voudrait pas qu’il arrive également ! Le moment venu, bouger, chanter ou rire permet de changer sa perception de la douleur.
Si la progression est lente, cela peut être dû à un blocage émotionnel. Il faut alors que la femme laisse libre cours à ses sentiments. Cela peut aussi provenir d’un blocage physique. Il peut alors être aidant de s’accroupir et de faire une pression pelvienne.
Si la femme décide de recourir à une péridurale, celle-ci peut aussi être ambulatoire. La douleur peut aussi être soulagée par du protoxyde d’azote (un gaz), ou par des papules d’eau stérile. Si le recours à une césarienne est décidé, celle-ci peut être « naturelle ».
Sixième étape : Naissance orgasmique, vie orgasmique
L’enfantement est une métaphore de la vie. Il faut (prendre) du temps pour intégrer cette expérience.
Le post-partum est une période sensible qui demande soutien et intimité. La dépression qui survient parfois à ce moment-là n’est souvent que l’expression des besoins biologiques frustrés des mères. Pour se rétablir de la meilleure des manières, la femme peut fréquenter un groupe de soutien à l’allaitement (La Leche League), travailler sur l’attachement, prendre soin de sa santé, pratiquer le co-dodo, mettre en œuvre le concept de continuum et de maternage proximal et continuer d’avoir une vie sexuelle saine, en tenant compte que la dyade est devenue triade.
La naissance orgasmique : Guide trimestre par trimestre
La page 92 propose à la femme enceinte qui souhaite se préparer pour une naissance naturelle d’évaluer son état de santé.
Les pages 93-97 lui proposent de passer en revue les domaines permettant de prendre soin de soi pendant la grossesse.
Au 1er trimestre, la femme est elle-même au centre. Elle devrait :
– acquérir de l’information,
– comprendre la physiologie de la grossesse,
– chercher le soutien de femmes expérimentées, solliciter de l’aide,
– se reposer, réfléchir et assimiler, décharger émotionnellement et s’alimenter correctement (en incluant des compléments alimentaires).
Au 2e trimestre, c’est le bébé qui devient central. La femme quant à elle devrait :
– exprimer sa gratitude,
– lire pour s’informer.
Au 3e trimestre, c’est la future naissance qui devient centrale. La femme devrait :
– se reposer,
– se préparer,
– préparer son allaitement.
En quoi cette lecture va-t-elle m’aider pour mon travail d’animatrice LLL ?
A travers cette lecture, mais aussi grâce à ma formation de doula, j’ai appris et sait que :
– La grossesse est le moment pour réfléchir à l’allaitement. Une femme bien accompagnée et informée peut se décider pour un allaitement au sein, même si, à priori, elle ne l’envisageait pas. D’où l’importance pour les femmes enceintes de fréquenter les réunions LLL.
– La manière dont un bébé vient au monde peut influencer la mise en route de l’allaitement : une naissance naturelle avec un contact peau-à-peau prolongé est la meilleure garantie pour un bon démarrage de l’allaitement. Un accouchement perturbé, et notamment chimiquement (déclenchement, péridurale, césarienne), un contact peau-à-peau court ou tardif sont autant de facteurs qui perturbent la première mise au sein et un bon début de l’allaitement.
– Il est aussi primordial que les femmes gardent leurs bébés près d’elles, afin qu’elles apprennent à repérer les signes de leurs bébés, qu’elles les allaitent, et que ces bébés ne reçoivent pas de compléments en pouponnière.
– La psychologie s’en mêle parfois ! Quand on allaite, on devient mère à part entière : si une femme a encore besoin d’être la fille de sa mère, elle refuse inconsciemment de devenir la mère de son enfant, et son inconscient l’empêche d’allaiter.