Résumé de lecture
Michel Odent, La naissance d’Homo, le chimpanzé marin
L’homme actuel vit en dominant la nature, alors que pour continuer à vivre sur cette planète, il serait nécessaire d’être en symbiose avec elle, d’aller avec la vie et de vivre en synergie avec les autres êtres vivants.
Autrement dit, il faut travailler avec les lois de la nature au lieu de vouloir les neutraliser.
Michel Odent montre qu’Homo descend de la famille des chimpanzés. Il serait un ancien mammifère marin. La taille actuelle du cerveau d’Homo implique qu’il a fallu de grandes quantités de DHA pour le nourrir, et ce DHA, un acide gras, est uniquement présent dans la chaîne alimentaire marine. On peut donc en déduire que l’ancêtre d’Homo fut un mammifère marin, devenu par la suite un chimpanzé adapté à la côte. Lire la suite
D’autres caractéristiques viennent étayer cette théorie :
– seuls les bébés humains, comme les bébés phoques d’ailleurs, sont recouverts de vernix à la naissance,
– tous les mammifères terrestres pratiquent la placentaphagie, c’est-à-dire qu’ils mangent leur placenta après la délivrance, à l’exception des humains. Ces mêmes humains ne sont donc pas placentaphages, de même que tous les mammifères aquatiques!
D’autres caractéristiques communes aux mammifères aquatiques et à l’humain vont encore dans le même sens :
– leur nudité : comme l’humain, l’éléphant et le rhinocéros ont besoin de protéger leur nudité (nous par l’habillement, eux par la boue),
– leur couche de graisse,
– la forme générale de leur corps en station verticale,
– le contrôle de leur température corporelle par la sudation,
– un nez proéminent comme le singe Proboscis, par ailleurs un excellent nageur,
– un larynx bas comme le lion de mer et le dugong,
– un vagin long, oblique, protégé par un hymen,
– la ménopause qui clôt la période de reproduction et est suivie d’une longue durée de vie,
– la forme de la main humaine, qui comporte un triangle de peau entre le pouce et l’index et qui rappelle une patte palmée,
– …
La principale carence alimentaire actuelle est la carence en iode. Elle engendre un retard intellectuel. Les besoins en iode sont encore accrus pendant la grossesse et l’allaitement.
Un supplément quotidien en iode durant cette période de grossesse et d’allaitement améliore de 1,22 le QI de l’enfant en devenir!
Le recours facile et bon marché à l’ocytocine de synthèse a pour conséquence une régression, un affaiblissement des systèmes de l’ocytocine naturelle, base de l’accouchement physiologique et de l’allaitement. La détérioration fait que la capacité humaine à accoucher, à allaiter, à procréer, voire à aimer (et donc à ressentir de l’empathie) s’amenuise peu à peu !
Jusqu’à aujourd’hui étaient considérés comme principaux problèmes lors de l’accouchement les difficultés mécaniques.
Désormais, c’est la difficulté à atteindre l’inhibition néocorticale et les réflexes archaïques qui est prépondérante. Ceci parce que les besoins d’une femme qui accouche ne sont plus respectés !
Ces besoins, quels sont-ils ?
– besoin de silence,
– besoin d’obscurité,
– besoin de se sentir en sécurité, et surtout pas observée !
Le processus de la naissance est un processus involontaire sous le contrôle du cerveau, donc :
– on ne peut pas aider,
– mais on peut protéger : éviter le langage, éviter que la femme ait froid, la rassurer pour éviter qu’elle n’ait peur.
Se préparer à accoucher ne consiste donc pas à apprendre à accoucher, mais à savoir comment réduire l’activité néocorticale…
Michel Odent porte aussi un regard différent sur ce qui est souvent considéré comme des maladies liées à la grossesse : la pré-éclampsie et le diabète de grossesse. Il les voit plutôt comme le résultat de conflits gestationnels foeto-maternels.
Chez Homo, la pré-éclampsie survient quand la femme a des difficultés à subvenir aux besoins nutritionnels du cerveau en développement de son bébé, et donc de son propre cerveau par manque d’iode et de DHA. Le corps de la mère maintient une concentration stable de DHA pour le bébé et cela entraîne des déséquilibres de prostaglandines chez la mère, d’où la survenue de la pré-éclampsie.
Qu’en est-il du diabète gestationnel ? Le placenta, l’avocat du fœtus, demande à la mère de fournir plus de glucose pour le développement rapide du cerveau du bébé. Certaines femmes doivent faire un effort plus grand que d’autres. Si on leur donne alors un supplément de sucre, celles-ci ont une élévation spectaculaire de leur taux de sucre dans le sang : c’est le pic de glycémie, appelé aussi diabète gestationnel.
Une fois que l’on a compris comment fonctionne cette chimie du corps, la prévention serait simple à expliquer aux femmes :
– consommer suffisamment d’iode aiderait à enrayer la survenue de la pré-éclampsie,
– avoir une activité physique quotidienne tout en évitant les aliments à index glycémique élevé contribuerait à éviter de développer un diabète gestationnel.
Michel Odent s’intéresse au pouvoir de l’eau durant l’accouchement. Est-ce une mode ou l’expression nouvelle d’aspects profondément enracinés dans la nature humaine ?
Michel Odent a expérimenté avec succès le pouvoir d’un environnement aquatique pendant l’accouchement avec des injections intradermiques d’eau stérile. De plus, il a constaté que la femme en travail est souvent irrésistiblement attirée par l’eau, eau qui amène des progrès spectaculaires de la dilatation lors de l’immersion. Une fois le travail bien avancé, l’immersion dans l’eau permet donc de faciliter l’accouchement et d’éviter le recours à l’aide pharmacologique.
Autres questions capitales aujourd’hui :
– les microbes :
Quand les bébés naissaient à la maison (jusque dans les années 60), ils étaient immédiatement au contact des microbes familiers à la mère. Ils développaient alors un système immunitaire compétent.
Depuis que la naissance a été médicalisée à outrance, les bébés naissent le plus souvent en milieu hospitalier, milieu duquel on a éloigné les microbes. Du coup, leur système immunitaire manque de stimulation et manque ensuite d’efficacité.
– les naissances avant le début du travail :
Les bébés nés par césariennes avant le début du travail ne sont pas soumis au stress d’une naissance « classique », et c’est justement ce stress qui permet d’amorcer le développement du cerveau.
Mais pourquoi nous sommes-nous autant éloignés de ce qui est bon pour nous ?
La Bible nous dit de soumettre la nature et les enfants !
Mais c’est pourtant en protégeant les conditions d’une mise au monde en symbiose avec les lois de la Nature (et non en voulant la soumettre) qu’Homo aurait le plus de chance de perpétuer sa présence sur Terre !
Pourtant, cette domination de la nature est présente à différents niveaux :
– les diverses mutilations sexuelles démontrent que l’humain d’aujourd’hui considère les organes génitaux comme appartenant à la communauté,
– la naissance est aujourd’hui sous contrôle culturel,
– tout comme la durée de l’allaitement d’ailleurs.
On a donc mis sous contrôle, et par là même rendu inacceptable ce qui est pourtant naturel, physiologique : jouir, mettre au monde, allaiter.
Enfin, nous avons neutralisé les lois de sélection naturelle :
– en refusant les présentations par le siège à terme,
– en recourant quasi systématiquement à l’assistance pharmacologique,
– en ayant inventé la procréation médicalement assistée,
– en ayant mis sur pied l’accès au diagnostic prénatal.
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