Pour une bonne mise en route de l’allaitement, on sait qu’il ne faut pas respecter d’intervalles fixes entre les tétées, qu’il suffit de suivre les besoins de son bébé, de respecter sa « demande » (voir l’article sur le sujet).
Et quand on choisit d’allaiter, on nous recommande forcément d’ « allaiter à la demande » au moins une fois à la maternité…Mais cette recommandation n’est pas forcément accompagnée d’explications. Et pourtant, elles sont nécessaires, car il n’est pas toujours évident de comprendre et d’interpréter les signes d’un besoin de son bébé : comment se manifeste cette fameuse « demande » ? Tous les nouveaux-nés sont-ils en mesure de demander ? Que faire si bébé ne semble pas demander justement ? Et à l’inverse, est-ce normal s’il demande beaucoup ?
Voici ce que signifie vraiment « allaiter à la demande »:
Très important à savoir avant toute chose : contrairement à ce que l’on peut entendre, bébé n’exprime pas tous ses besoins par des pleurs. Lorsque l’on utilise l’expression « allaiter à la demande », la demande ne correspond jamais aux pleurs du nouveau né, qui manifeste son besoin de téter bien avant d’en arriver à ce stade. Lire la suite
Le bébé qui pleure a souvent déjà montré des signes antérieurs pour exprimer sa demande. Comme cette dernière n’a pas été comprise et donc assouvie, il pleure et il est parfois difficile de le mettre au sein avant de l’avoir calmé. C’est là qu’un cercle vicieux peut s’installer : bébé pleure très fort, semble refuser le sein et je commence à penser que bébé ne veut pas téter, voir refuse mon lait. Une fois calmé, bébé risque ensuite de s’endormir sur le sein, fatigué, sans avoir tété suffisamment, ce qui pourrait ralentir sa prise de poids… Tous ces indices pourraient alors être interprétés à tort comme le signe d’un problème avec mon lait (ce qui est bien sûr impossible mais pas toujours connu en maternité). On me conseille alors de complémenter avec du lait artificiel et c’est le début de la fin de mon allaitement.
En fait, il aurait suffit d’être informée qu’un bébé manifeste son besoin de téter en portant ses mains à sa bouche, en tournant la tête à la recherche du sein… On peut même lui proposer la tétée bien avant cela, il s’agit d’allaiter « aux premiers signes d’éveil », lorsque bébé commence à s’agiter dans son sommeil, ouvre la bouche, tourne la tête… Voici un visuel qui peut aider à les repérer :
Proposer la tétée ainsi préviendra beaucoup de complications possibles.
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Par exemple, certains enfants réclament peu, dorment beaucoup, notamment les bébés de faible poids de naissance ou ceux né d’un accouchement très médicalisé… Ils doivent se remettre de l’accouchement ou encore économiser leur énergie avec le risque de tomber dans un cercle vicieux: moins bébé mange, moins il prend de poids et plus il essaie de fonctionner à l’économie : il dort, pleure peu etc. Si maman attend que bébé pleure pour lui proposer la tétée, l’impact sur la prise de poids sera donc de taille, sans oublier qu’elle produira moins de lait si sa production n’est pas stimulée.
Bien sûr, certains bébés à l’inverse ont besoin de beaucoup téter dans les premiers temps donc « demanderont » très souvent. Ce n’est pas anormal et dans tous les cas, allaiter aux premiers signes d’éveils un nouveau-né comble parfaitement ses besoins, le plus simple étant de le garder contre soi pour les identifier facilement (et l’on sait à présent que le peau à peau est très bénéfique pour maman et bébé durant les premiers jours de sa vie).
Enfin la règle d’or: ne jamais regarder sa montre, se faire confiance et ne pas hésiter à contacter des personnes spécialisées en cas de doutes (professionnels titulaires de l’IBCLC, du DIULHAM, un consultant IBCLC ou encore une association de soutien comme la Leche league ou Solidarilait).
Pour aller plus loin, un article très clair de LLL France références à l’appui
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